Ce n’est pas la misère qui détruit mon île. Plutôt qu’une cause, elle est une simple conséquence de nos inconséquences. L’inévitable résultat des jeux cachés et inavoués, des accords conclus sous la table et même au dessus, dont les deux parties savent de manière consciente que rien n’aboutira.
Mon île est devenue un théâtre vide et décrépi que l’on rafraîchi à la hâte d’un coup de pinceau pour une représentation miracle, pour montrer que l’on existe encore sur la carte, au nom d’une gloire et d’un renom passés qui ont inspiré d’autres à prendre leur envol et à aller de l’avant.
Plutôt que d’évaluer les dégâts et traiter les problèmes fondamentaux de la structure, on ne fait que les réparations sur la façade, pour qu’elle tienne, le temps de la pièce, pour accueillir un public attiré mais aussi qui peu à peu se lasse de ce disque vinyle répétitif alors qu’autour la modernité a introduit les chansons sur le « cloud » pour user du langage technologique.
Ce n’est pas la misère qui détruit mon île, c’est plutôt l’ignorance, la bêtise, l’envie, la frustration, la cupidité, l’égoïsme, le manque d’empathie… Une sorte de malformation sociale qui plutôt que d’inspirer le futur et motiver à le construire en étant conscient du potentiel et des ressources disponibles, tourne en boucle le passé, comme une pièce de collection qui a connu ses beaux jours mais qui ne peut plus servir dans le présent.
Mon île ….
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