Sous l’esclavage, dans la « Perle des Antilles », la vie se résumait aux travaux des champs, aux récoltes de canne, de café et de coton pour ceux qui en produisaient, du lundi au samedi, laissant le dimanche pour le repos du Seigneur et les plaisirs sous le beau soleil Antillais.
Si la République connut des périodes de tensions sanglantes au lendemain de l’indépendance, par faute d’entente entre les leaders de celle-ci, elle connut tout de même des periodes de paix relatives qui lui ont permis de mettre en place certaines structures et modes de fonctionnement.
213 ans plus tard, le rythme de vie sous le soleil haïtien a bien changé. Plutôt que l’alternance école et travail, que ce soit celui de l’employé de bureau, du fonctionnaire, du paysan, du journalier dans les usines ou du personnel domestique, le quotidien est plutôt fait d’alternance entre les journées dites de grève générales et celles de manifestations sur tout le territoire.
Entre les écoles qui veulent ouvrir et les parents apeurés par les manifs qui dérapent de manière quasi certaine, l’année scolaire va son chemin en décroissance du nombre de jours réglementaires et les activités économiques des adultes vont également de mal en pis.
Du lundi au vendredi, c’est le nouvel horaire d’activités promulgué sur le territoire, avec une exception pour le samedi, jour de brasse nationale où l’on peut enfin espérer sauver un pain, pour ceux qui peuvent prévoir à la semaine ou au mois, mais pour les journaliers, cela ne laisse pas beaucoup d’options
Nos enfants apprendront moins que nous, ils seront de plus en plus ignares, non compétitifs par rapport au reste du monde. Les manques de notre programme d’études, désuet et en retard seront encore aggravés par la diminution de nos journées scolaires. Mais qu’importe, nous sommes en guerre, contre l’autre, contre nous mêmes, et la nouvelle priorité ce n’est pas la réforme éducative ou la nécessité de préserver les maigres acquis du système en place.
Comment réagiraient les pères de la patrie, ces grands héros dont nous usons du nom à tort ou à travers pour justifier nos velléités patriotiques ou nos vocations de leaders des masses? Que dirait ces hommes, humbles, dont certains ont passé des nuits à apprendre à lire, car ils avaient compris l’importance de l’éducation pour le devenir d’une nation.
Ils seraient à court de mots. Peut être même qu’ils se retournent dans leurs tombes. Nous ne le saurons jamais. Nos enfants non plus. D’ailleurs ils risquent de ne même pas les connaître, à la différence des pèlebruns, des jets de pierres, des gaz qui les assaillent pendant leurs jours, tandis que leurs nuits sont bercées par les raboday, les soirées ti sourit, ou oar les hauts décibels des dj dans les bars de quartiers. Ce sont leurs nouvelles réalités.
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