Culture de l’apparence

Trait social? Héritage colonial? Reflet de notre modernité nouvellement acquise? Comment comprendre notre culture de l’apparence qui semble si bien imbriquée dans notre quotidien, comme une seconde peau, une sorte de réflexe automatique, un naturel qui revient sans cesse au galop?

Elle se traduit par une nouvelle forme de popularité. La recherche du scoop du siècle, de faire le plus de bruit, de se faire voir, en bien ou en mal, qu’importe, l’essentiel c’est de voir, d’être vu, de s’assurer d’un public, d’une critique. Il y a les tendances du moment, mais la course est à qui sera le plus dans le vent.

La culture de l’apparence rime avec la disjonction du discours et des actions, où il n’y a que de la mise en scène. En musique, on a des mélodies sans textes valables, supportées par des images obscènes et sans aucune connection. En éducation, les valeurs et principes sont enseignées comme des contes ou légendes archaïques qui n’ont rien à voir avec les réalités présentes.

Les politiciens s’en donnent à coeur joie, faisant des promesses par monts et par vaux. Il ne s’agit que de saupoudrage sans aller au fond des problèmes véritables. La société pousse des hauts cris mais ceux-ci ne sont que pour la forme. Aucun suivi, aucune poursuite, aucune rétribution, rien ne tient la route, faute de vision ou plutôt de fond.

Chacun tient son rôle et une fois la représentation finie, le rideau tombe et les acteurs retournent à leurs loges: les têtes d’affiches sous les vivats, le chef d’orchestre sous les félicitations, les figurants avec le sentiment d’avoir fait ce qu’on attendait d’eux, le public sous les impressions de la pièce. L’on est loin de la compréhension classique du théâtre où celui-ci pouvait de facto provoquer un changement de paradigme.

La culture de l’apparence rime avec les feux de la rampe, pour garder un protocole et tenir un rang. Elle s’allie avec des idéaux obsolètes qui n’ont aucune prise sur le présent. Mais l’on est bien trop confortable ou apeuré pour les remettre en question. On se laisse donc corrompre ou l’on tire son épingle du jeu, portant ses pénates ailleurs.

Comment avons-nous pu en arriver-là? Mais surtout comment arrêter la spirale et reprendre pied dans la réalité? Nul indice sur une possible sortie. Faut-il donc s’y complaire et laisser couler? En attendant une nouvelle évolution de la pensée sociale ou un réveil des consciences, nous sommes tous des moines désignés à la cure mais dont les habits n’aident pas à reconnaître les affiliations.

L’apparence….

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