De plus en plus l’on entend parler des différences de cultures, d’éducation, d’idéologies. Dans les conflits politiques, ou dans les relations économiques, il est de mise de différencier les partis en présence par des appellations diverses, visant à singulariser, à distinguer les caractéristiques des pays, des gens, des peuples.
Il y a donc les « pays du nord » par opposition à ceux « du sud », les « pays occidentaux » d’un côté et les « pays orientaux » d’un autre, les pays « capitalistes » et ceux « communistes », puis avec la montée d’attaques diverses est apparue l’appellation des « pays musulmans », par opposition à « l’occident chrétien ». Cette prolifération d’étiquettes ne fait que traduire un besoin sans cesse croissant de souligner les différences, la distance que nous pensons exister entre les peuples.
Sommes-nous donc si différents? En quoi la quête quotidienne du repas familial est différente pour une famille indigène du Guatemala ou du Salvador, d’une tribu du Kenya, ou encore d’un conté d’Alabama aux Etats-Unis, ou d’un canton de la Chine? N’est-ce pas la survie, la satisfaction des mêmes besoins primaires de l’individu?
Les inquiétudes d’une adolescente de Syrie, d’Afghanistan, de Côte d’Ivoire, de Cuba, de Montréal peuvent sembler différentes à priori, mais à la réflexion, elles sont surtout l’expression des peurs et des craintes d’un être en développement qui s’interroge sur quoi penser, comment se positionner, comment réagir face aux agressions, aux violences de son environnement par rapport à son sexe et comment les concilier avec ses aspirations profondes et sa culture?
Les attentes, pulsions d’une jeune femme d’Arabie Saoudite, d’Haïti, de Vancouver, de Guinée, ou de Russie ne semblent pas si disparates lorsque dans l’intimité de leur conscience, elles se laissent aller à rêver à l’assouvissement de leurs désirs, leurs fantasmes, et veulent une certaine compréhension de leur entourage, de leur partenaire.
Dans un pays ravagé par la guerre ou affecté par le racisme, contrôlé par des cartels de drogue, où la justice est minée par la corruption et où le banditisme fait loi sous couvert d’impunité, les inquiétudes d’un père pour la sécurité des siens, ne me paraissent pas être issues de différents soucis. Elles sont plutôt motivées par le sens des responsabilités et le sentiment d’affection filiale qui les unit naturellement.
Nous parlons beaucoup de différences, sans voir plus loin, qu’elles sont parfois plutôt les expressions de nos ressemblances, comme celle de vouloir vivre librement notre foi, peu importe notre appartenance religieuse. Il suffit juste de trouver la bonne mesure et d’appliquer le respect de l’autre et de ses choix dans la même optique que l’on veut qu’elle nous soit appliquée.
Certes, le niveau économique et les réalités culturelles peuvent être différents mais l’objectif reste le même, le type de réflexion est pareil. Ce sont les résultats et les priorités qui diffèrent car nos peuples sont à des points différents de leur histoire et ne peuvent être comparés malgré notre entêtement à vouloir tout assimiler et tout évaluer avec la même échelle.
Dissonnances, ressemblances… un fossé, un pont. De quoi parlons nous? Au final nous sommes tous des êtres humains….
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