Les lignes de quelques amies sur les réseaux sociaux réveillent mes pensées sur plusieurs notions ainsi que les sentiments qu’elles font naître chez nous en tant qu’être individuel ou pris dans un collectif particulier. Dans le monde qui nous entoure, la notion du radicalisme semble être la nouvelle vague dominante dans les relations humaines. Tant au niveau des peuples que celui des individus, on constate un nouveau positionnement par rapport aux différences, comme pour une affirmation de soi, de ses valeurs.
Il y a pourtant plusieurs manières de voir. Avec la globalisation, l’ouverture des frontières, la forte migration pour des raisons économiques ou des crises politiques ou sociales, il est inévitable que le choc des cultures soit parfois brutal. Les réactions sont diverses, les impressions vives ou diffuses en fonction des états d’esprits.
Radicalisme, pour celui qui refuse la nouveauté, et soupire après l’ordre établi, la séparation nette des différentes communautés. « Chacun son cheptel et que l’on y reste ». Radicalisme également pour celui qui s’établit dans une nouvelle société et sous couvert de ne pas rejeter ses valeurs religieuses ou culturelles, critiquent celles d’un autre en les assimilant au mal. C’est dans l’endoctrinement, l’absence de tolérance et d’ouverture d’esprit que le fanatisme naît et qu’il a pu affecter l’histoire du monde au cours des siècles par des guerres interminables.
Acculturation, pour celui qui se jette à corps perdu dans un nouvel environnement dont il veut promouvoir les valeurs, oublieux de ses propres traditions, rejetant une réalité douloureuse qu’il a fuit. Elle peut également se manifester par l’appropriation d’une autre culture au détriment de la sienne même sans changer de territoire. Comme une assimilation successive de valeurs étrangères au mépris de traditions ancestrales jugées obsolètes. D’autres parlent d’appropriation de culture, lorsque les référents d’une culture sont utilisés par certains qui n’ont aucun lien avec son histoire. L’on peut certes avoir un oeil moderne sur les croyances du passé mais cela ne peut empêcher d’en conserver l’héritage symbolique et culturel.
Intégration, c’est bien l’objectif des autorités hôtes envers ceux qu’elles invitent à joindre leurs sociétés pour y contribuer, et aussi le rêve de ceux qui veulent trouver une place où leurs richesses de toutes sortes seront appréciés à leur juste valeur. C’est le concept de la création de liens, de s’insérer dans la communauté, d’en faire partie qui est une réponse à la dimension sociale de l’individu.
En tout et pour tout, les nouvelles réalités mondiales exigent un changement de mentalités. La rencontre des civilisations et des peuples ne peut se faire sans une certaine ouverture d’esprit. Celle-ci se prépare, elle est faite du respect de toutes les cultures sans classification ou compétition et ne peut être imposée.
Radicalisme, acculturation, intégration, autant de concepts pour définir nos positions, qui parfois négligent notre dimension humaine et celle de nos vis-à-vis. Il y a bien sûr le respect de l’autre qui peut contribuer à apaiser les malaises mais il faut bien se rendre à l’évidence que cela ne suffit pas car nous n’avons pas les mêmes objectifs.
Comment apprendre à composer avec une nouvelle réalité? Il y aura toujours des différences ou des rencontres, parfois de l’acceptation, d’autres fois du rejet. Autant d’interactions qui auront un effet sur nous en tant d’individus et qui façonneront notre manière d’aborder le futur et de communiquer avec les autres .
Le choc des cultures, un autre chemin d’apprentissage à l’école de la vie. Mais aussi la réalisation que nous sommes bien loin de cette idée de village immense et ouvert et qu’il y a encore beaucoup à faire pour un meilleur dialogue.
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