Resilience….

Résilience, résignation ou laissez aller? Nous n’avons pas appris à vivre. Nous savons tirer profit de l’instant présent, nous savons jouir de la bonne fortune d’une décision, des fruits du hasard, nous savons également comment tirer profit de l’héritage des liens familiaux, amicaux, charnels et parfois même des sentiments de reconnaissance de ceux que nous considérons comme inférieurs à nous sous prétexte d’éducation ou d’origine. Tout cela, nous le savons, mais nous ne savons pas vivre…

Nous sommes courageux, on pourrait même nous traiter de héros face à certaines situations insoutenables et la précarité de nos existences. Mais est-ce du courage ou la tolérance de certaines habitudes dangereuses qui engendrent une sorte d’aliénation? Laisser passer la tempête, c’est bien, rouler le tambour, élever la voix pour exprimer avec passion son désaccord et sa colère, c’est l’expression d’un droit fondamental, mais cela ne suffit guère. Encore faut-il avoir le courage de prendre les actions nécessaires même si cela exige des sacrifices individuels.

Nous sommes courageux pour dire mais nous ne proposons pas, nous ne prônons pas une réflexion commune ou des actions concrètes pour le changement. Nous subissons silencieusement les abus de nos chefs plutôt que de leur faire comprendre que les ayant mis au sommet nous pouvons tout aussi bien les précipiter dans les abîmes s’ils ne respectent pas leurs promesses ou n’assument pas les responsabilités pour lesquelles ils se sont portés volontaires. Le plus ironique est que ceux qui se portent en hérauts critiques reproduisent les mêmes gestes que ceux dont hier ils décriaient les actions sur la place publique.

Nous acceptons les excuses, nous en fournissons plutôt. Nous sommes fiers de notre passé mais nous ne l’avons pas dépassé. Plutôt que d’en faire une inspiration pour aller au delà de ce que nos ancêtres ont accompli, nous en faisons une tapisserie qui cache notre paresse à aller de l’avant, à user de notre intelligence ô combien prolifique, pour embrasser les défis de notre temps ce qui nous ferait mériter pour nous mêmes ce que nos aïeux ont gagné par leur bravoure.

Nous n’avons pas appris à vivre, du moins pas à vivre ensemble, mais plutôt à survivre, dans nos solitudes sans remarquer la force de notre multitude. Nous avons une devise qui prône l’union mais elle n’est que des mots. Nous n’avons pas appris à voir au-dela de l’horizon mais plutôt jusqu’au seuil de nos maisons, parfois seulement jusqu’au bout de notre nez. Notre héritage est devenu une litanie de mots que nous répétons comme les leçons d’histoire et de civisme, pour ceux qui en ont eu, mais dont la réalité ne trouve pas d’échos dans nos gestes quotidiens.

Ce n’est pas en répétant des mots qu’ils deviennent partie de nous, mais plutôt en agissant. Jouer le rôle de la victime, sert les intérêts de ceux pour qui ce portrait est facile à utiliser pour infantiliser, mais son revers, le portrait du bon à rien qui attend tout des autres comme notre bonne cigale et ne fait rien, sert également les buts de nos détracteurs. Il serait grand temps d’arrêter de faire le jeu des uns et des autres et de PENSER pour nous. Nous sommes résilients… Il serait plutôt temps que nous soyons efficaces et proactifs…

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