Nous sommes beaucoup à vouloir donner notre contribution dans la communauté qui nous a vu grandir. Cela conforte notre sentiment d’appartenance à ce noyau qui nous a vu grandir et évoluer. C’est aussi une recherche de reconnaissance, un moyen de faire asseoir sa réputation et faire connaître son statut, sa réussite. C’est une sorte de rite de passage pour montrer que nous avons affronté les défis de la vie et que nous sommes dignes. Dignes de compter parmi les anciens, ceux qui ont de l’expérience, ceux qui constituent les racines et le patrimoine de ce territoire.
C’est un défi pour certains, mais aussi une malédiction pour d’autres. Dans beaucoup de cas, la bonne volonté vire au cauchemar lorsque l’on doit faire face à l’ignorance, la bêtise, l’envie, la jalousie de leur entourage. Certaines personnes exceptionnelles veulent parfois agir selon leur conscience. On peut tenter de comprendre ces personnes exceptionnelles qui veulent agir selon leur conscience. Malheureusement elles sont devenus des exemples illustrant la difficulté de changer les choses.
Le cercle vicieux de la violence, de l’impunité, le tiraillement vers la médiocrité. On ne peut laisser ces facteurs toujours avoir le dernier mot. « Il faut agir », disent certains, « il faut bien commencer quelque part ». Mais où? Certains exemples de jeunes entrepreneurs revenus au pays avec des belles idées pour lesquelles ils se battent férocement tentent l’imagination. Il est grand temps de stimuler la fibre entrepreunariale de la jeunesse même si notre éducation ne nous prépare pas à cette filière, il y a tant à faire. Mais n’y a-t-il pas de peur?
Ceux qui vivent sont ceux qui prennent des risques. Comment prendre des risques chez nous? « L’ingratitude ne décourage pas la bienfaisance mais elle sert de prétexte à l’égoïsme », écrivait tantôt une chère amie d’enfance sur sa page des réseaux sociaux. Est-ce de l’égoïsme que de vouloir se protéger ou de protéger les siens? Est-ce faire manque de bienfaisance que de ne pas accepter de se faire marcher dessus, corrompre, sous couvert d’aider les autres? On pense parfois aider l’autre en passant sous silence certains travers, mais ce n’est malheureusement jamais en sa faveur, quoi qu’il puisse nous reprocher nos réprimandes ou le fait d’exposer ses fautes.
L’apprentissage par l’expérience a une valeur incommensurable. C’est le cheminement de la vie et le processus qui porte à maturation le talent inné de l’individu, qui permet à la pierre précieuse de sortir de la pierre brute. Ceux qui saisissent à bras le corps les opportunités et les idées que leur offre l’existence peuvent témoigner du long chemin et de l’inestimable bagage que leur a apporté l’expérimentation véritable. Il faut aussi avoir une certaine ouverture d’esprit et accepter les critiques pour porter les corrections nécessaires ou s’améliorer.
Malheureusement, nous n’avons pas appris la critique constructive, ou à prendre des initiatives. Nous sommes plutôt en attente que tout nous tombe dans la main, fin prêt, ce qui est vraisemblablement un revers de notre éducation. Nous voulons tout, tout de suite, sans la moindre imperfection et sans le moindre effort. Nous prônons haut et fort notre droit à être traité de la manière la plus fine sans comprendre que le mérite et l’effort de l’individu ajoutent à sa qualité et sont à rechercher.
A quand une véritable remise en cause de notre système de valeurs? A quand un apprentissage individuel et collectif de la notion d’identité? A quand un remaniement de notre structure sociale, qui sera basée sur le mérite, l’effort, plutôt que la culture des apparences?
Encre et Plume 
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