Apparemment se taire et laisser faire est la meilleure manière de se montrer un citoyen modèle qui veut le progrès de nos jours. Lorsque l’on se met à demander des comptes, à demander un certain contrôle, on se retrouve responsable de tous les maux, empêchant le monde de tourner en rond. Je fais un retour en arrière, au temps où en salle de classe, il fallait se taire pour laisser parler le prof.
Les questions étaient parfois considérées inopportunes et dérangeantes, et pas comme une opportunité de mieux expliquer, de combler quelques manques ou de permettre une meilleure assimilation. Du moins c’est ainsi que le voyait les profs non calés ou partisans de l’assimiliation par coeur, ou ceux qui au fond d’eux ne remettaient pas en question leur savoir, faute de mise à jour régulière dans leur domaine. Ne vous méprenez pas, j’adore mes professeurs, mais dans le temps où nous vivons, j’ai aussi compris l’importance du recyclage des connaissances et combien notre système en a besoin car les temps ont bien changé.
Le statut quo est ce que recherche ceux qui veulent s’imposer, qui ne veulent que réaliser leur propre agenda sans se remettre en question. Ceux qui osent élever la voix, se retrouve indexés comme les obstacles au succès, plutôt que ceux qui par leurs interrogations, pourraient permettre d’améliorer le système. Ma façon de faire n’est pas la meilleure. Elle peut le sembler et je peux avoir les meilleures intentions. Mais la contribution, les questions constructives des autres, peuvent permettre d’améliorer le système et de mieux faire. Même si j’aurais la meilleure option, il y a toujours matière pour améliorer et je ne peux le faire qu’en écoutant ou en invitant les autres à questionner mon processus.
A quand un état d’esprit progressiste, critique et voulant contribuer véritablement au progrès commun de manière ordonnée ? Il ne s’agit pas de se faire bien voir, ou de déranger pour se faire une star mais bien de demander quelques explications qui somme toute sont un devoir pour celui qui inculque le savoir, ou dans le cas qui nous intéresse pour celui qui prétend vouloir diriger, mais devrait plutôt servir, avec les ressources du groupe dont il a la responsabilité et la gestion.
Nous avons été muets pendant si longtemps et certains en ont bien profité. Si bien que notre semi-réveil, et nos balbutiements pour demander l’heure, le jour, et ce qui a été fait pendant notre somnolence, dérange énormément ceux qui étaient de garde. Apparemment poser des questions sur l’état du malade aggrave la maladie. Qu’en serait-il si celui-ci se réveillait pour de bon et plutôt qu’une anesthésie générale, exigeait de voir ce qui se passait et s’impliquait dans son traitement ?
Se taire, laisser faire, laisser dire…
Un réveil timide qui fait des vagues…
Rien ne va plus…
les jeux sont-ils faits ?
Très beau texte!!!
En effet je reconnais entre ces lignes un pays dont la situation telle que décrite « se taire et laisser faire » est très à la mode. J’aurais bien aimé me tromper dans cette réflexion mais hélas!
De toute façon, les dés sont jetés…
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