Je ne vais pas trop me pencher sur les services publics, du moins pas tous. Leur bonne marche constitue une conversation à part entière. Je m’interroge surtout sur les efforts du secteur privé d’offrir des services à caractère compétitif soit de manière parallèle à l’Etat ou bien comme pionnier dans un secteur où le service ou le produit en question n’existe pas. Bien sur cela a conduit à l’établissement de certaines formules de monopoles, mais je ne m’y arrête pas pour l’instant.
L’essor d’entreprises œuvrant dans le même domaine a aussi vu la création de certaines associations de ces institutions. Si ces dernières n’existent pas, les institutions en question auraient tout intérêt à se regrouper en collectif. Lorsqu’il y a mouvement de protestation contre une taxe, une mesure stratégique et soudaine imposée par les autorités, lorsqu’il y a une grève, ou d’autres problèmes, j’entends beaucoup d’organisations lever leurs voix pour demander des négociations avec tel ou tel groupe (professeurs, chauffeurs de véhicules du transport en commun, employés de telle ou telle organisation, barreau des avocats, ordre des comptables, ordre des médecins, etc.). Mais je n’ai jamais entendu une déclaration des associations précitées pour un travail commun afin de structurer les secteurs dans lesquels ils fonctionnent, je n’ai jamais entendu demander des comptes sur ce qui se fait dans leur secteur, sur un travail en commun pour améliorer les services.
Il ne s’agit pas de pénaliser ceux qui ont le mince privilège d’avoir accès à l’éducation, même si les conditions de celle-ci ne sont pas optimales. Mais on ne peut pas juste les sauver in-extremis à chaque crise politique et toujours oublier les autres. D’ailleurs, la majorité des rescapés vont généralement finir dans la marée des inactifs faute de débouchés universitaires, techniques ou professionnels pour canaliser leur potentiel.
A quand une association des écoles, incluant le privé et le public, pour discuter d’un programme commun, avec pour guide les standards régionaux de l’Amérique Latine pour commencer pour un semblant de compétitivité ? Je ne parle pas encore de standards à plus grande échelle. Les écoles privées fournissent la plus grande part de l’offre en éducation. Elles sont donc en position de discuter avec le Ministère pour établir un standard. Il ne s’agit pas seulement de se faire les poches en augmentant les prix chaque année, mais de véritablement penser Education pour un Peuple.
A quand une réclamation de l’ordre des médecins pour exiger que le système de santé soit revu pour un accès universel ? Il ne s’agit pas de sauver son gagne-pain par des cliniques privées avec quelques heures de services dans un ou deux hôpitaux publics pour faire la balance. Mais plutôt de redéfinir comment devraient fonctionner les hôpitaux avec un administrateur et non pas un médecin-administrateur, exiger un meilleur système, une meilleure gestion pour offrir de meilleurs services.
A quand une requête de l’ordre des comptables pour que le système d’accointance de la Direction Générale des Impôts n’existe plus et que les employés de celle-ci n’interprètent pas la loi sur les contributions selon leur bon plaisir mais plutôt aient en tête de servir. Il n’est pas besoin d’avoir le bras long pour valider un bilan. Cela ne devrait pas être une faveur. Les papiers en règle, la transaction doit se réaliser. Plutôt que de perpétuer ce système, pourquoi ne pas discuter ouvertement pour le changer et combattre la corruption de manière effective ?
L’association des professeurs gagnerait à revoir les standards de la profession et établir l’obligation du recyclage pour tous. Celle des chauffeurs du transport public aurait intérêt à revoir comment mieux servir, améliorer la circulation, travailler de concert avec les mairies, enfin la liste des actions que chaque association ou collectif pourrait prendre est longue, il y aurait beaucoup à faire par tous. De plus, il faudrait aussi songer aux ramifications territoriales ou départementales.
Dans un monde idyllique, il y a une impulsion qui vient du leadership de l’Etat mais aussi un mouvement similaire qui vient des associations et des secteurs d’activités. La rencontre des deux produirait ce canevas, cet environnement ambiant où nous devrions évoluer. Cela devrait être. Mais qui s’en soucie ?
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