Je t’aime, tu m’aimes… Dans le secret de nos sourires en coin ou regards furtifs lorsque nous sommes dans la même pièce, ou que nous pensons l’un à l’autre dans l’espace de la journée en vaquant à nos tâches du quotidien. C’est l’éclosion d’émotions qui nous chatouillent et nous font découvrir certaines parts de nous-mêmes.
Je t’aime, tu m’aimes… Dans l’aveu timide mais résolu du sentiment qui nous emporte, comme la vague déferlante que nulle digue, convention, obstacle n’a pu retenir, ou les balbutiements de ces premiers instants où nous partons à la conquête du monde, ensemble.
Je t’aime, tu m’aimes… Dans la déclaration de nos liens à la face du monde, ce moment décisif où je te fais mien et où tu me proclames tienne, dans cette officialisation qui nous désigne comme une entité à part entière aux yeux des autres. Elle est une étape dans notre relation, à l’interne aussi bien qu’à l’externe.
Je t’aime, tu m’aimes… Dans cette adaptation du jeu de rôles imposé à nos sexes par les dictats sociaux. Dans cette adoption automatique des comportements inculqués depuis l’enfance pour perpétuer des traditions qui parfois ne correspondent plus à nos réalités mais auxquelles on s’accroche comme à une bouée de sauvetage.
Je t’aime, tu m’aimes… Dans le ballet de nos interactions avec nos familles, nos collègues, nos amis, où l’on se conforme à ce que l’on attend de nous, à dire ce qu’il faut, quand il faut, oubliant parfois les rêves et les projets que nous évoquions aux premiers jours, nous éloignant parfois l’un de l’autre dans le tourbillon d’une vie sociale qui masque tant bien que mal le vide de notre foyer.
Je t’aime, tu m’aimes… Dans la vérité de ce regard de reproche que je t’adresse silencieusement, dans l’éclat figé de ce sourire que tu esquisses dans ma direction en public, dans la mécanique de nos gestes longtemps affectueux et aujourd’hui vides. C’est le constat d’un écart de plus en plus grand et du naufrage des belles promesses de notre jeunesse par notre manque d’attention.
Je t’aime, tu m’aimes… Et si nous reprenions du début ? Ne pas responsabiliser l’autre de nos échecs, ne pas le placer dans un moule préfabriqué ou sur un piédestal où il n’a que faire ? Si nous vivions plutôt dans le moment présent à chaque instant, menant nos vies entrelacées avec des objectifs communs mais aussi des rêves d’accomplissement personnels.
Je t’aime, tu m’aimes… malheureusement l’amour ne résoud pas tout.
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